La dimension spirituelle de Cheikh Ahmadou Bamba et l'Universalisme de sa Cause



Le Conseil privé de Saint-Louis scella le sort de Cheikh Ahmadou Bamba le 5 septembre 1895 au palais du gouverneur général, une sentence jugée lourde,  injuste et unilatérale car le Cheikh se trouva devant un réquisitoire sans défense.


N'empêche, il s'est résolu à se plier à cette  décision de justice malgré son caractère inéquitable et injuste. Exilé loin de son pays d'origine, le Cheikh montra une résistance et une pénitence qui émerveillent toujours ses adeptes et même ses contempteurs. Son courage fut tout simplement magistral et extraordinaire.


La terre gabonaise réputée hostile avec un climat réfractaire à un sahélien devrait servir de prétexte afin  d'endiguer toute la vague de sympathie autour de sa personne, mais aussi un moyen pour freiner l'expansion fulgurante du mouridisme qui étend ses tentacules un peu partout au Sénégal. Le Cheikh ne laissait personne indifférent autour de lui, les rangs du mouridisme ne cessait de grossir de jour en jour. Serigne Touba devenait une réelle menace pour l'administration coloniale et les chefferies traditionnelles communément appelées "bour"  en langue Wolof. Ces derniers voyaient leur influence faiblir et perdre du terrain  au profit de Serigne Touba et de la confrérie mouride.



L'exil de 1895 au Gabon est considéré par le Cheikh comme une initiation en la capacité de faire face aux épreuves les plus affligeantes mais aussi  l'acquisition du grade suprême de Khadim Rassoul, en d'autres termes le Serviteur éternel du prophète Mouhamed (PSL). Il fera face à toutes sortes d'épreuves au prix  même de sa vie. Les étapes de Mayumba, Ndiolé et de Libreville résonnent fort à travers les écrits du Cheikh ou à travers "Jazahu Chakor yonou guedj gui". Le séjour en Afrique centrale prit fin en 1902 après moult tentatives d'élimination  de sa personne.


La dimension  du Cheikh voit franchir une nouvelle étape et non des moindres. Sa gloire et sa renommée ne cessaient de croître, le Mouridisme accueillait de nouveaux membres dans les zones du Cayor, Baol et du Saloum réputées être des bastions  historiques de la communauté mouride. La gouvernance territoriale ou la décentralisation du mouridisme continuait de plus belle avec une implantation progressive au niveau  des excroissances de Touba à l'image des lieux suivants : Darou Salam, Darou Marnane, Darou Khoudoss, Darou Mouhty, Ndindy,  Taïf etc.


Le Grand Magal de Touba ou réjouissance en rendant grâce à son Créateur, Allah demeure de nos jours l'un des plus grands rassemblements religieux en Afrique de l'Ouest. Cet événement à la fois religieux, culturel et économique ne cesse de drainer du monde en offrant d'énormes potentialités économiques à la communauté mouride et à l'État du Sénégal qui voit en l'événement religieux, une nouvelle opportunité de booster une économie souvent tributaire des chocs exogènes et des fluctuations des cours mondiaux. C'est tout en l'honneur de Serigne Touba que le Magal est considéré comme le plus grand bailleur de fonds annuel de l'économie sénégalaise.

Les louanges que Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul adressa à son Seigneur et son messager PSL estimées à des milliers de volumes, de par leur nature Angélique, majestueuse et inédite, ouvrirent les portes des cieux supérieurs et donnèrent lieu de à des pluies torrentielles de bienfaits et de lumières Salvatrices.


Des Chants pieux entonnés à la gloire du très digne des louanges et Son Prophète Psl investi comme miséricorde pour l'univers sont devenus en ce quatorzième siècle de l'Hégire, la nourriture des âmes, tant parmi les humains que les anges et les génies musulmans. Il dit dans un des ses panégyrique:

'' J'ai consacré ma plume, ma tablette et mon âme tout en remerciant Dieu. Mon amour, mon affection, ma satisfaction et mes louanges portent sur Dieu qui m'a accordé des dons dépassant toute mon attente.''


Il est l'un des secrets bien gardés de l'être divin, et c'est en cela qu'il est un dans la hiérarchie des gens de la sainte piété. Reflets fidèle de lumière, il est l'œil de l'envoyé de Dieu, son odorat, son toucher, son goût, son ouïe. Un célèbre dicton Mouride dit: ''Si le prophète Muhammad Psl doit une dette à quelqu'un, celui-ci n'a qu'à la réclamer à Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul, et sa requête sera instantanément entendu et satisfaite''


La place de Mame Cheikh Ibra Fall au sein du Mouridisme


Le très fidèle et dévoué disciple du Cheikh, il aura montré le chemin et ouvert les yeux à de nombreux adeptes du Mouridisme. Mame Cheikh Ibra Fall demeure un vrai précurseur et un franc-tireur. L'homme était décrit comme quelqu'un d'intelligent et un diplomate accompli. Les témoignages de Paul Marty à son endroit sont évocateurs de l'image d'un homme difficile à cerner, à comprendre pour le commun des mortels. Mame Cheikh Ibra reste une équation à plusieurs inconnues pour la plupart de ses compatriotes.


Nonobstant,  une chose est sûre, son dévouement envers Cheikh Ahmadou Bamba est inaltérable. Dans ses convictions religieuses, il n' y a de la place pour personne autre que Serigne Touba. Ce dernier constitue son centre d'intérêt et sa raison d'être. Sa complicité avec ce dernier est rarissime, sa révolution est  originale et ses enseignements considérés comme les marques indélébiles de reconnaissance de la Mouridyya. Depuis sa disparition en 1930, ses différents successeurs continuent de s'inscrire sur la voie tracée par le plus fidèle disciple du Cheikh. Soumission, travail et adoration de Dieu demeurent le crédo des Baye-fall.



L'islam n'a jamais connu depuis son apparition un guide aussi dévoué, vertueux et sûr que celui de la confrérie Mouride, Cheikh Bamba est son nom et l'islam est sa religion, sa sûreté a fait qu'il devient sans forcer le saint le plus réputé parmi les guides contemporains qui ont victorieusement porté le drapeau de l'islam dans le monde.


Il est l'incommensurable océan de bonheur dont l'humanité se sustente pieusement tel un nectar de pluie qui se verse sur les fidèles qui d'antan demeurent soif dans leur quête de bonne guidante pouvant les conduire vers Le Haut Maître, Allah qui est sans association aucune La première sûreté de toute chose, et par paisible récompense, Il donne a Bamba, la clé de la sauvegarde où se réfugiait la ummah musulmane.


Ahmadou, le renommé saint inconditionnellement imposant dans le combat qui l'a révélé au monde est devenu la sûreté de l'islam de par ses innombrables victoires contre les islamophobes antithèse de tout enseignement prophétique et ennemis sans raison de la meilleure créature, le Prophète Muhammad (PSL) grenier irréprochable de toute lumière qui a permis aux fidèles de s'évader de la pénombre pour gagner la clarté vitrine du paradis.



À  la faveur de plaintes de marabouts et de chefs traditionnels jaloux du succès de la Mouridiyya et prétextant des troubles à l'ordre public.

L'administration coloniale ordonne la dispersion des disciples du Cheikh. Après plusieurs mesures restrictives prises contre Cheikh Ahmadoul Khadim, il est arrêté le 10 août 1895 à 14 h. Le 05 septembre suivant il est présenté devant le conseil de l'AOF qui prononce sa déportation pour le Gabon, véritable prison tropicale où il reste 7 ans 7 mois 7 jours.

Loin de neutraliser Cheikh Ahmadoul Khadim, cet exil renforce sa sainteté. La captivité au Gabonaise est une épreuve mystique qui lui confère une aura supplémentaire, son retour triomphale en 1902 en témoigne. 






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